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Exposition

«C’est pas du luxe», le festival qui brise les stéréotypes sur l’art et la précarité

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Parodies de Fashion Week, détournements de karaoké et autres curieux formats… Ce festival unique, qui s’est tenu à Avignon du 27 au 29 septembre, impulse et valorise des collaborations souvent originales entre artistes professionnels et personnes en situation de précarité.
Le défilé des «Beautés» de Edith Amsellem lors du festival «C’est pas du luxe» à Avignon ce week-end. (Anthony Micallef )
publié le 1er octobre 2024 à 15h19

Allez, entre nous, on peut se le dire, non ? La «création inclusive», ces œuvres d’art qui font participer des exclus, par exemple, des invisibles, c’est peut-être très noble d’un point de vue citoyen, mais d’un point de vue artistique, c’est souvent barbant, non ? Non. Plus maintenant. En tout cas, pas le «Grand Bazar des savoirs» par exemple, sorte de détournement poétique et humaniste du Salon de l’automobile ou de la Foire au couteau, qui a enchanté des dizaines de milliers de spectateurs ce week-end à Avignon. Dans l’église des Célestins, de curieux stands attendent les passants qui déambulent dans la nef. Devant chaque stand, un exposant muni d’un petit minuteur, de trois chaises pour accueillir trois spectateurs pas plus, et d’un grand abat-jour lumineux qu’il peut rabattre sur nous pour créer plus d’intimité pendant la présentation du produit. Quel est le produit ?

Chaque exposant est un résident du territoire avignonnais, un quidam d’extraction très diverse, et parmi cette assemblée éphémère de tous âges et origines, quelques-uns sont en situation de grande précarité et mis en lien avec l’équipe artistique par la Fondation Abbé-Pierre. Tous sont riches d’une passion spécifique et d’une expertise en la matière, que chacun tente de nous transmettre en cinq minutes chrono, après quoi le coquetier sonne, l’abat-jour se relève, les spectateurs tournent. Et ainsi nous retrouvons-nous yeux dans les yeux avec un échantillon pittoresque du Vaucluse : avec Jacqueline, d