Après Cannes, Pantin. Sans marionnette (baby Annette n’était pas là cette fois) et sans fracas, Leos Carax est venu présenter C’est pas moi en Seine-Saint-Denis, quelques jours avant sa sortie. S’il n’est pas entré dans la salle, il a joué le jeu de l’après-séance et on pouvait le croiser sur la terrasse du festival Côté court, entouré de jeunes admirateurs transis venus lui murmurer leur dette. Le lendemain, il est revenu et a participé à une rencontre avec d’autres très jeunes gens, aspirants cinéastes, qui ont pu lui poser leurs questions. C’est que Carax reste un point lumineux pour la jeunesse, une légende rare sortie de la fin du XXe siècle et qui darde encore ses rayons, le souvenir d’un temps où le cinéma était une religion, les salles des églises. Et son moyen métrage capitalise sur cette aura qui ne se dément pas au fil des années et à partir de laquelle Carax peut faire naître immédiatement l’émotion.
L’éternel rêveur du cinéma français
Le temps a passé, et les images de ses premiers films nous arrivent nimbées d’un voile mélancolique au carré, puisque mélancoliques, elles le sont depuis 1984. On revoit des visages qui depuis ont vieilli, des corps de disparus (de Pola X, il ne reste pas grand monde, Katerina Golubeva et