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Libération
En ce jour de 1793

C’était un 21 janvier: Louis XVI est décapité

Au fil des tempsdossier
Si la mort du roi décidée par le peuple a marqué l’histoire, le régicide n’est pas une spécificité française. Tour d’horizon historique.
Mort de Louis Capet 16e du nom le 21 janvier 1793 - Gravure. (Bibliothèque des Arts Décoratifs de Paris/Aurimages)
publié le 21 janvier 2022 à 8h11

Du jamais vu : en 1793, la convention siégeant pour l’occasion en tribunal révolutionnaire votait la condamnation à mort du «citoyen Capet», Louis XVI, à une voix près, pour haute trahison. Déjà en 1792, Robespierre «l’incorruptible» l’avait accusé d’être un «criminel envers l’humanité». Pour la première fois dans l’histoire, une assemblée issue des rangs du peuple prononçait une sentence de mort contre son monarque. Comme chaque 21 janvier, ils sont aujourd’hui une poignée d’irréductibles monarchistes à assister à la messe en mémoire du roi et de Marie-Antoinette en la chapelle expiatoire du square Louis XVI à Paris pour laver la République de son crime originel.

Des Mérovingiens aux Capétiens

La décapitation de Louis XVI a été érigée comme le premier régicide d’une nouvelle ère, parce que décidé par le peuple. Souvenir des livres scolaires, le premier régicide venant à l’esprit est celui du «bon roi Henri», poignardé le 14 mai 1610 à Paris par François Ravaillac, un catholique fanatique, alors qu’il allait voir son ministre Sully. Le 27 mai 1610, l’assassin sera écartelé en place de Grève, l’actuelle place de l’Hôtel-de-Ville.

Dans la lignée des Capétiens, en pleine guerre de religion, la première victime de régicide est Henri III, tué le 1er août 1589 par un jeune moine, Jacques Clément. Avant cela, il faut remonter aux Mérovingiens. En décembre 575, Sigebert Ier, roi des Francs, est tué par deux pages. Tout comme son frère Chilpéric Ier, en septembre 584. Sans parler de la Rome antique, assez coutumière de cette pratique pour régler conflits politiques ou de successions.

Une tradition russe ?

En Russie, la maison des Romanov n’aura pas été épargnée non plus. Le plus célèbre reste celui de l’exécution de Nicolas II par les bolcheviques en 1918 lors de la révolution russe. Mais avant lui, le tsar Alexandre II meurt le 13 mars 1881 dans un attentat à la bombe fomenté par le groupe terroriste Narodnaïa Volia après avoir échappé à onze tentatives d’assassinat. On peut ajouter à cette liste Paul Ier, tué par un groupe de militaires qui conspiraient avec son propre fils, Alexandre Ier. Avant eux, Ivan VI et Pierre III avaient été tués en prison après des coups d’Etat.

Décapiter un roi ne ressort pas non plus d’une spécificité française, d’une sorte de tradition inaugurée par les révolutionnaires de 1789. Le 30 janvier 1649, la tête de Charles Ier d’Angleterre tombait au sol après avoir été décapitée à la hache par le bourreau. Jugé coupable de haute trahison trois jours plus tôt, sa condamnation à mort a été signée par 68 commissaires du royaume, dont le futur lord-protecteur Oliver Cromwell. Sa mort des suites d’une septicémie lui permettra d’échapper à la prison ou de subir le même sort que son monarque quelques années plus tard au retour de la monarchie.