La durée de son règne reste incertaine, faute de connaître la date précise de sa naissance. 742 ? 747 ou 748 ? Un pouvoir impérial exercé pendant près de soixante-dix années. Mais la date de la mort de Charlemagne, elle, est connue. Il s’éteint le 28 janvier 814 à Aix-la-Chapelle.
Roi des Francs à partir de 768, ce fils de Pépin le Bref, héritier de la dynastie des Carolingiens, devient Empereur le 24 ou 25 décembre 800, couronné par le pape Léon III. Charlemagne relève alors une dignité qui avait disparu depuis trois siècles après la déposition de Romulus Augustus en 476. Lors de son couronnement, furieux, il considère s’être fait humilier par le Pape. Léon III ayant tout fait pour montrer au futur empereur que c’était bien la force spirituelle qui lui conférait ce pouvoir en déposant lui-même la couronne sur la tête de Charlemagne. Un épisode dont se souviendra Napoléon qui saisira des mains du Pape la couronne pour s’en ceindre lui-même la tête…
En plus d’une chanson qui fait de lui le créateur de l’école, Charlemagne, en administrateur avisé, impose une nouvelle monnaie et réactive de nouveaux modèles administratifs déjà en vigueur sous le règne de son père mais tombés en désuétude.
Inspiration du IIIe Reich
Prince guerrier, il étend considérablement les limites de son territoire auquel il impose l’adoption de la liturgie romaine face à celle de l’empire byzantin alors dirigé par l’Impératrice Irénée. Charlemagne règne alors sur une bonne partie de l’Europe, jusqu’aux frontières de la Carinthie, au sud de l’actuelle Autriche. L’Empire de Charlemagne se rebaptise alors du nom de Saint-Empire romain et germanique. Il se pose alors en défenseur de l’Occident chrétien face à la puissance orthodoxe de Byzance.
Selon la coutume franque, son Empire devait être partagé entre ses trois fils. Son fils aîné, Pépin meurt en 810 et Charles, le cadet, un an plus tard, en 811. Louis succède alors à son père qui a pris soin de changer les règles du couronnement. La couronne est placée sur l’autel et Louis la prendra pour la déposer sur son front. Mais à partir de la mort de Charlemagne et des querelles de succession entre ses petits-fils, l’Empire ne cessera de se déliter.
La chronique précédente
Le premier grand Empereur de la chrétienté est considéré comme un des fondateurs de l’Europe unifiée sous les armes. Un bronze équestre a été érigé en 1878 sur le parvis de Notre-Dame de Paris sur l’île Saint-Louis. Une figure près de laquelle se retrouvent régulièrement, pour une cérémonie tenue bien secrète, quelques nostalgiques français de l’Allemagne hitlérienne. Pas étonnant, dès lors, que les idéologues du IIIe Reich se soient inspirés de la figure de Charlemagne pour mener leurs croisades guerrières pour «une Europe Nouvelle», débarrassée du bolchevisme et des juifs, ni que la division SS française, ayant combattu sur le front de l’Est, ait été baptisée «division Charlemagne».