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«Ceux qui rougissent» : les ados font éruption sur Arte

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La série de Julien Gaspar-Oliveri est un récit intime et bouillant sur l’adolescence à travers la préparation d’une pièce de fin d’année.
La pièce de fin d’année ne compte pas, ce qui importe, c’est de montrer comment l’imitation de la vie, le théâtre, n’est qu’un chemin vers le vrai, vers l’émotion, vers soi. (Melocoton)
publié le 27 septembre 2024 à 17h44

«On s’ennuie, non ?» C’est à peu près ainsi que le prof remplaçant de l’option théâtre se présente à la dizaine de jeunes gens qui besognent le texte de Songe d’une nuit d’été. Les mots, les lignes, ces lycéens les connaissent. Mais personne ne parvient à s’extraire ne serait-ce qu’une seconde du gymnase qui les accueille. Les corps sont figés, le cœur ailleurs. Alors il redistribue les rôles. Tollé. «Non mais c’est mon rôle, en fait. Ça fait six mois que je connais le texte. Vous êtes même pas le prof, vous êtes le remplaçant.» Première colère. Premier déplacement, au sens presque psychanalytique du terme, provoqué par un enseignant qui attaque les ados dans leurs réflexes, leurs certitudes, leur confort pour les atteindre.

La pièce de fin d’année ne compte pas, ce qui importe, c’est de montrer comment l’imitation de la vie, le théâtre, n’est qu’un chemin vers le vrai, vers l’émotion, vers soi. «Relâche tout !» Dès lors, Ceux qui rougissent est moins l’histoire d’un prof de théâtre au contact de lycéens qu’un simple récit de l’adolescence. Une porte entrouverte sur des intimités. Qui ils sont, qu’est-ce qui leur fait honte, peur et envie. A quoi ils rêvent. De quoi ils manquent. Pourquoi ils ont tellement l’impression d’être seuls et incompris au milieu du groupe. Toute la beauté de Ceux qui rougissent tient à la fragilité des émotions qu’il capture.

Derrière chaque geste, un Vésuve

Hallucinant de densité, le format court (8x10 minutes) s’appuie sur un dispositif à l