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Chez les artistes contemporains, le surréalisme en héritage

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En parallèle de l’exposition au Centre Pompidou, 40 galeries parisiennes présentent des artistes revendiquant un attachement au mouvement né il y a cent ans. Parmi eux, Kévin Bray et ses collages numériques et analogiques, et Corentin Grossmann, qui crée des mondes imaginaires au crayon de couleur. «Libération» les a rencontrés.
«Primitive Time» de Corentin Grossmann. (Corentin Grossmann)
publié le 2 septembre 2024 à 18h21

Alors qu’à Paris, 40 galeries se mettent au diapason de la maison mère (Beaubourg) en programmant des expos d’artistes surréalistes et néosurréalistes – le marché, lui, a toujours été friand de leurs formats fétiches, peintures figuratives, dessins, collages, et de leur esthétique débordante –, les rangs de l’art contemporain comptent de nouveau de nombreux artistes qui assument cet héritage. Longtemps jugé ringard, kitsch, ou même réactionnaire, il connaît aujourd’hui un retour de fortune. Il faut dire qu’entre la place faite aux artistes femmes, la curiosité pour les cultures non occidentales, leur intuition pré-écologique et les multiples manœuvres, formelles et intellectuelles qu’ils mirent en place pour lutter contre la montée de l’autoritarisme, le surréalisme résonne fortement avec les paramètres contemporains.

En parallèle des expositions consacrées cette rentrée à Jean-Marie Appriou (galerie Perrotin), à l’artiste cubain Jorge Luis Miranda Carracedo (galerie Valois) ou au collectif Présence Panchounette qui estime que «les ressources du mauvais goût demeurent vivifiantes» (galerie Semiose), Libération donne la parole à deux artistes qui réinterprètent le legs surréaliste. Kévin Bray (né en 1989) expérimente une nouvelle imagerie mutante et élastique à partir de collages numériques et analogiques. Corentin Grossmann (né en 1980) produit au