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Interview fournaise

Christine Angot : «Mes déceptions au théâtre, c’est quand j’ai l’impression qu’il n’arrive rien, qu’il ne m’arrive rien»

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L’écrivaine, que l’on a déjà vue sur scène et rencontrée au Festival d’Avignon, décrit ce qui l’anime dans les interactions entre acteurs et spectateurs et les apports du théâtre comparé à l’écriture.
La romancière Christine Angot, le 11 mars 2025 à Paris. (Lucile Boiron/Libération)
publié le 24 juillet 2025 à 10h36

La romancière était à Avignon, notamment pour un débat sur la représentation des violences familiales organisé par Libération. Elle a plusieurs fois fait des lectures de ses textes sur scène et son livre Voyage dans l’Est a été adapté au théâtre par Stanislas Nordey.

Votre premier Avignon ?

Inoubliable. On est en 1990, je vis à Nice, Vu du ciel, mon premier roman, vient de paraître. J’ai écrit une pièce, Corps plongé dans un liquide, je ne connais personne dans le monde du théâtre, pas le moindre acteur, assistant, qui pourrait m’orienter. Passe sur Arte une captation de Hamlet mis en scène par Patrice Chéreau avec Gérard Desarthe. Je suis folle devant ma télé. Folle devant cet acteur. Je me dis : cet acteur sait tout. Tout de l’humain, de l’amour, de la haine, du père, de la mère, de la société. Sa manière d’être Hamlet montre qu’il sait tout ce qu’il y a à savoir mais aussi tout ce qui échappe au s