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Littérature

«LSD» de Christophe Tison, un buvard, une nuit

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«LSD. La nuit dont je ne suis jamais sorti», un double récit sur l’expérience personnelle indélébile du LSD par l’auteur et l’histoire de la substance.
Christophe Tison. (Carmen San Diego)
publié le 8 novembre 2024 à 15h36

L’amour pousse à faire des choses stupéfiantes. A l’âge de 15 ans, Christophe Tison avale un buvard de LSD-25. Petit jeunot d’une bande d’amis plus âgés que lui, l’adolescent suit le mouvement. Dans son petit village d’enfance en Bourgogne, le groupe de jeunes brise l’ennui ambiant et la routine. «Champignons, mescaline, tranquillisants, alcools, amphétamines, produits ménagers, cannabis, héroïne, cocaïne : la petite troupe, qui m’apparaissait à l’époque constituer le dernier cercle vivant d’aventuriers, fumait, infusait, ou s’injectait tout ce qui portait une croix de mort et d’oubli», écrit-il. S’il emboîte le pas aux autres, c’est aussi parce qu’il est épris d’une fille du groupe, la belle Kathy, dix ans de plus, arrivée en ville «après une fugue» et qui porte aux poignets, «au-dessus de quelques cicatrices, de fins bracelets de cuivre et de bois de rose».

«Un monde de frayeur noire»

Dans LSD. La nuit dont je ne suis jamais sorti, l’écrivain et journaliste, qui a déjà écrit sur sa dépendance aux drogues dans Résurrection (Grasset, 2009) raconte comment cette prise de LSD à l’adolescence a marqué durablement son existence. La partie la plus personnelle, il l’a écrite à l’âge de 21 ans. Pour se souvenir et pour faire thérapie. Car depuis qu’il a gobé ce buvard une nuit de 1976, il est resté bloqué. Chaque fois que la nuit tombe, il sent que le risque est là. Dans l’obsc