Un peu exsangue, le dernier film des frères Nasser sur un vendeur de falafels forcé de devenir acteur dans un film de propagande a le mérite de rappeler que le cinéma gazaoui reste vivant.

Ukraine, Gaza, discours anti-Trump… Si cette édition 2025 semble ultrapolitisée, en coulisses, les travailleurs précaires du Festival sentent un durcissement de leur liberté de parole au nom de la «sécurité».

Après une palme d’or surprise remise à son complice Denzel Washington, le cinéaste a présenté lundi soir son remake du chef-d’œuvre de Kurosawa «Entre le ciel et l’enfer». Désastre total.

Colère noire de la carpette rubiconde devant le durcissement du règlement vestimentaire du Festival de Cannes qui met à l’index nudité et tenue négligée.

Dans son très attendu troisième long métrage, quatre ans après la palme «Titane», Julia Ducournau tire la corde de son fétichisme doloriste, exploitant au passage les ravages des épidémies de sida et d’héroïne. Nul.

Aujourd’hui, «les Aigles de la République», la fête privée d’un géant de luxe et des parties d’échecs sur la Croisette.

Dans le dernier volet de sa trilogie, le cinéaste Tarik Saleh signe une satire politique assez classique, hommage à l’âge d’or du cinéma égyptien.

Escapade de deux gamins et leur père à Lagos violemment interrompue par le coup d’Etat de 1993, le très beau film du Nigérian Akinola Davies subjugue.

Dans ce touchant premier long métrage, Théodore Pellerin fait des merveilles dans le rôle d’un jeune homme qui apprend être atteint d’un cancer de la gorge mais ne parvient pas à le dire à ses proches.

Passé derrière la caméra pour le formidable «Urchin», l’acteur britannique, serein et bouillonnant, aime profondément les gens.

Le film choral retrace le quotidien de petits voyous qui rêvent grand, pris tour à tour dans des règlements de comptes et conflits de loyauté, dans une petite ville du Portugal.

Chaque jour à Cannes, une personnalité se raconte à travers ses films adorés ou détestés.

Depuis quelques années, autour des tables-échiquiers installées sur le front de mer, des aficionados enchaînent les parties à deux pas des hôtels de luxe et du Palais des festivals. Une leçon de cool dans le chaos ambiant.

Evocation laborieuse de l’admiration portée à l’écrivain et dramaturge, le biopic de Sylvain Chomet reste fidèle à ses obsessions passéistes.

Jouant du mystère et des non-dits, Christian Petzold explore la subtilité des relations humaines au sein d’une famille recueillant une jeune femme rescapée d’un accident de la route.

Dans son premier long métrage, Harris Dickinson porte un regard aiguisé sur le parcours de réinsertion d’un jeune sans-abri rattrapé par l’abîme.

Devenu ami pendant l’ère Bolsonaro avec Kleber Mendonça Filho, qui lui donne le premier rôle de «l’Agent secret» présenté au Festival, l’acteur brésilien est d’une rare spontanéité.

Aujourd’hui, un thriller brésilien, du BDSM et le premier film de Kristen Stewart.

Filmant Benicio Del Toro en riche magnat réchappant à d’incessants périls, le cinéaste texan étire une intrigue de gros sous confuse et assommante.

Stéphane Demoustier relate avec une tendresse amusée les déboires de l’ultra-débutant architecte danois qui a imaginé le monument parisien.

Virtuose, le thriller de Kleber Mendonça Filho sur un universitaire poursuivi par la dictature brésilienne dans les années 70 est très politique, brutal et joyeux.

Le premier long métrage de Harry Lighton suit la relation de domination entre un jeune homme timide et le chef d’un gang de motards.

Dans son premier long métrage, l’actrice adapte «la Mécanique des fluides» de Lidia Yuknavitch, mémoires d’une enfance sous l’emprise père abusif.

Le film-fleuve de Pedro Pinho, sur un ingénieur portugais venu faire une étude environnementale en Guinée-Bissau, glisse dans les méandres des désirs et des incertitudes.

Porté par les prouesses d’une Jennifer Lawrence en Gena Rowlands, l’adaptation du roman «Crève, mon amour» par Lynne Ramsay s’avère un vide de fiction et de cinéma intersidéral.

Chronique recréée de la fabrication d’«A bout de souffle», le film de l’Américain Richard Linklater, tourné à Paris et en français, saisit au présent les conditions qui ont rendu possible le chef-d’œuvre de Jean-Luc Godard.

Aujourd’hui, Rachida Dati et l’œil de «Libé» sont en vadrouille sur la Croisette.

Chaque jour à Cannes, une personnalité se raconte à travers ses films adorés ou détestés.

Le film de la Japonaise Chie Hayakawa sur l’isolement rêveur d’une enfant de 11 ans confrontée à la maladie de son père ne dévie pas du chemin qu’il s’est soigneusement tracé.

Faire poser des stars en quatre minutes chrono, échapper à la police en contre-sens à vélo, coller des paillettes sur un chanteur rigolo : tel a été le quotidien de notre photographe Marie Rouge lors de sa première semaine au Festival.

Le premier long métrage d’Ugo Bienvenu, grande figure de la BD française, campe un enfant tombé du ciel dans une banlieue pavillonnaire sous cloche.

Profondément noir, le quatrième long métrage d‘Ari Aster, avec Joaquin Phoenix et Pedro Pascal en course électorale dans leur bourgade, raconte avec hargne l’Amérique de 2020 rongée par la violence.

A l’affiche de l’étourdissant film d’Oliver Laxe, Richard Bellamy, Stefania Gadda, Tonin Janvier et Jade Oukid ont puisé dans leur vécu pour raconter une histoire intime et universelle.

Adaptation du roman éponyme de Fatima Daas, le lumineux film de Hafsia Herzi, porté par la révélation Nadia Melliti, bouleverse en suivant l’émancipation d’une jeune musulmane lesbienne.

Aujourd’hui, c’est la fin du début, mais pas encore le début de la fin.

Au milieu du désert chilien des années 80, une petite fille grandit dans un cabaret trans. Un western bagarreur.

Alexe Poukine suit, entre didactisme et émotion, une assistante sociale volontaire devenue travailleuse du sexe.

Une fillette doit confectionner un gâteau pour l’anniversaire Saddam Hussein dans le film de l’Américano-Irakien Hasan Hadi, qui vaut surtout pour sa représentation d’un culte de la personnalité dément.

Déambulation d’un jeune paumé qui en croise d’autres dans une station de sports d’hiver, le film très réussi du trio Anton ­Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon trouve le parfait équilibre entre drôlerie et dépression.

La 78e édition du Festival est hantée par les conflits, via des documentaires à Gaza et en Ukraine, s’immisçant jusque dans des films où ne pensait pas les voir.