«We’re all alone on the stage tonight/We’ve been told we’re not afraid of you»… «Nous sommes seuls sur scène ce soir, on nous a dit de ne pas vous craindre.» Un réconfort dispensé par Kate Bush (la chanson Wow), à avoir en tête alors qu’Amsterdam propose ce mois-ci deux scènes où s’abandonner, à l’intersection du cinéma et du théâtre. En solo d’abord au Holland Festival, plus grand festival néerlandais consacré aux arts de la scène. Tissant depuis le 6 juin une myriade de concerts, représentations et performances, avec comme invités principaux le Brésil et la metteuse en scène Christiane Jatahy, le grand raout s’achève en beauté le 28 juin avec un marathon d’actrice : une mise en scène de The Second Woman, pièce australienne de Nat Randall et Anna Breckon. Pendant 24 heures, une seule actrice doit y rejouer la même scène d’affilée avec 100 partenaires différents. Dix minutes où une femme et un homme échangent les derniers mots avant la rupture finale, où flottent regret et soulagement, où l’on effeuille la marguerite émotionnelle du «je t’aime, je ne t’ai jamais aimé».
Le décor et l’habit de l’interprète, rouges tous les deux, doivent à Paris, Texas de Wim Wenders, tandis que l’argument s’inspire d’Opening Night de John Cassavetes. Références assumées par la co-autrice Anna Breckon, aussi théoricie