Cadreurs, constructeurs de décor, costumiers, maquilleurs… Ces employés de Hollywood essentiels à la bonne marche des tournages menaçaient de faire grève à partir de minuit, ce dimanche, face au blocage des négociations sur une nouvelle convention collective. De quoi paralyser l’industrie du cinéma américain. Mais un accord sur les conditions de travail de ces employés techniques a finalement pu être trouvé à la dernière minute.
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«C’est une fin digne d’un film de Hollywood», se réjouit, dans un communiqué publié samedi soir, Matthew Loeb, le président de l’IATSE, le principal syndicat du secteur, qui représente des dizaines de milliers de ces travailleurs du spectacle. La convention désormais proposée «s’attaque à des problèmes fondamentaux, dont des périodes de repos raisonnables, des pauses pour les repas, un salaire décent pour ceux au bas de l’échelle salariale, et des augmentations conséquentes des compensations» de la part des entreprises, énumère le communiqué du syndicat.
Disney, Warner et Netflix ont dû céder
Il aura fallu des mois de discussions et de blocage pour y parvenir. L’Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP) – qui représente notamment Disney, Warner ou encore Netflix – refusait jusqu’au dernier moment d’accéder à certaines des revendications de l’IATSE. «Nous avons affronté certaines des entreprises technologiques et de divertissement les plus riches et les plus puissantes du monde, et nous avons obtenu un accord avec l’AMPTP qui répond aux besoins de nos membres», se félicite Matthew Loeb. L’AMPTP a confirmé l’accord à la chaîne CNN, sans commenter davantage.
Le mouvement de ces travailleurs techniques avait obtenu de nombreuses marques de soutien, par exemple d’acteurs comme Julia Louis-Dreyfus ou Samuel L. Jackson, mais aussi de personnalités politiques de gauche comme Bernie Sanders ou Elizabeth Warren. Il faisait aussi planer la menace d’un blocage complet de l’audiovisuel américain, à l’instar de ce qui s’était passé en 2007-2008, quand les scénaristes d’Hollywood avaient décidé de poser la plume. Ce conflit de 100 jours avait provoqué un manque à gagner de 2 milliards de dollars, selon des estimations indépendantes.
Les équipes de tournage, elles, n’ont pas fait grève depuis 1945. Un conflit de six mois avait alors dégénéré avec des affrontements violents devant les studios Warner Bros. Le remake ne sera pas pour 2021.
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