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Cinéma

La Berlinale 2024, un festival entre vices et vertus

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Le festival de cinéma allemand, présidé par Lupita Nyong’o, a fait la part belle aux films français pour son premier week-end. Entre guerre des étoiles, inceste et documentaire postcolonial, la sélection interroge la nécessité du cinéma.
Dans son documentaire «Dahomey», Mati Diop retrace la restitution d’œuvres d’art au Bénin. (Les Films du Bal. Fanta Sy)
publié le 18 février 2024 à 17h30

Sur fond d’intense conflictualité politique – complexe, pour ce qui est des principaux mouvements actuels, les protestations massives contre la montée de l’extrême droite en Allemagne ne se recoupant pas forcément avec le soutien, lui aussi très relayé, à un cessez-le-feu à Gaza – la Berlinale a continué, aux premiers jours de sa 74e édition, à projeter des films. Ou principalement : l’écran de son tapis rouge, aux abords de Potsdamer Platz, diffusant aussi, de bon matin, des clips d’allure publicitaire pour la sauvegarde de la démocratie. D’un cinéma démocratique, ou bien qui ne le serait pas, c’est tout un programme de réflexion. En tout cas, les salles sont pleines, prêtes à accueillir tous les films. Mais certains semblent s’adresser à elles avec plus de nécessité que d’autres, avec plus de croyance, plus de doute, plus d’urgence.

Jouissance autoritaire et égotisme

A considérer les films français, nombreux en ce week-end d’ouverture, quelque chose de cet ordre se dessine, qu’il faudrait pouvoir exprimer sans trop forcer le trait. L’Empire de Bruno Dumont et Hors du temps d’Olivier Assayas, tous deux en compétition, ont pour seule chose en commun de nous parvenir de cinéastes installés, les auteurs d’un film de plus. Le premier est desservi par sa force, brutale, le second par