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A la Berlinale 2025, un gros vœu d’artifices

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Avec la scintillante «Tour de Glace» de la Française Lucile Hadzihalilovic, la compétition berlinoise s’ouvre aux grands gestes formalistes. Et marque un retour des auteurs américains, du poussiéreux biopic de Richard Linklater «Blue Moon» à l’anxiogène drame de maternité de Mary Bronstein «If I Had Legs I’d Kick You».
Marion Cotillard est une apparition qu’on croirait faite de pur celluloïd dans «la Tour de glace». (3B. Davis-Sutor Kolonko. Arte.BR)
publié le 18 février 2025 à 18h14

75e Festival du film international de Berlin : plus que quelques jours de compétition, avant la remise de l’Ours d’or le 23 février. Les frites du Biergarten ont remplacé le sang dans les veines des journalistes qui, séquestrés dans le désert gastronomique de Potsdamer Platz depuis plusieurs jours, ont oublié le goût de la vraie nourriture. Une légende raconte que l’envoyée spéciale de Libération, recalée militairement d’une projection pour s’être pointée avec quatre minutes de retard, s’est effondrée en position fœtale sur la moquette. Tout le monde a renoncé à comprendre pourquoi les économies de chauffage au palais de la Berlinale devaient tomber sur la salle de presse. Les articles s’écrivent plus lentement avec des moufles.

A propos de moufles, il faut oublier tout de suite la Reine des neiges version mignardise en sucre glace de Disney, avant d’entrer dans la relecture hantée que fait la Française Lucile Hadzihalilovic du conte de Hans Christian Andersen. Film ambitieux et sans pareil, qui ne volerait pas un trophée de la meilleure mise en scène, la Tour de glace est garanti sans bonhomme de neige qui chante ni refrains qui scient le cerveau. On pouvait faire confiance à la réalisatrice d’<