75e Festival du film international de Berlin : plus que quelques jours de compétition, avant la remise de l’Ours d’or le 23 février. Les frites du Biergarten ont remplacé le sang dans les veines des journalistes qui, séquestrés dans le désert gastronomique de Potsdamer Platz depuis plusieurs jours, ont oublié le goût de la vraie nourriture. Une légende raconte que l’envoyée spéciale de Libération, recalée militairement d’une projection pour s’être pointée avec quatre minutes de retard, s’est effondrée en position fœtale sur la moquette. Tout le monde a renoncé à comprendre pourquoi les économies de chauffage au palais de la Berlinale devaient tomber sur la salle de presse. Les articles s’écrivent plus lentement avec des moufles.
A propos de moufles, il faut oublier tout de suite la Reine des neiges version mignardise en sucre glace de Disney, avant d’entrer dans la relecture hantée que fait la Française Lucile Hadzihalilovic du conte de Hans Christian Andersen. Film ambitieux et sans pareil, qui ne volerait pas un trophée de la meilleure mise en scène, la Tour de glace est garanti sans bonhomme de neige qui chante ni refrains qui scient le cerveau. On pouvait faire confiance à la réalisatrice d’<