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C'est parti

A la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes, des larmes sur scène et «la dèche» sous le tapis

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Malgré la petite percée du collectif des travailleurs de l’ombre du Festival de Cannes, qui ont réussi à hisser leur banderole au-dessus du Palais, la cérémonie d’ouverture s’est déroulée sans encombre, ponctuée seulement par les pleurs de Greta Gerwig, Meryl Streep et Juliette Binoche.
Zaho de Sagazan chante «Modern Love» avec Greta Gerwig, lors de la cérémonie d'ouverture du Festival, ce mardi soir. (Sarah Meyssonnier/REUTERS)
publié le 14 mai 2024 à 20h57

«What is “la deïche” ?» Derrière les barrières de sécurité, un professionnel anglophone tente de lire le prospectus qu’un jeune militant lui tend. Réponse : «La dèche, ben c’est quand t’as rien, you cannot work well, you cannot eat…» La dèche, comme Sous les écrans la dèche, ce collectif qui appelle à la grève depuis lundi 6 mai et tente depuis quelques années d’attirer les projecteurs sur le sort réservé aux travailleurs de l’ombre des festivals de cinéma, régisseurs, projectionnistes, chargés d’accueil, attachés de presse, précarisés par la réforme de l’assurance chômage. Alors qu’ils alternent depuis des années CDD d’usage, contrats de vacation, autoentreprenariat, missions d’indépendants, droits d’auteur et périodes de chômage, des contrats de nature intermittente, donc, ces travailleurs n’ont plus accès au régime de l’intermittence depuis 2003 et sont depuis soumis au régime général. Interrogée à ce propos à la conférence de presse inaugurale, la présidente du jury, Greta Gerwig, répondait : «Je soutiens évidemment les mouvements de travailleurs. On vient de traverser un moment similaire avec nos syndicats [avec les grèves de scénaristes et d’acteurs à Hollywood, ndlr] et j’espère que le Festival et les travailleurs peuvent trouver un accord qui