Nemo, cambrioleur qu’on imagine chevronné, pénètre dans un appartement ultra-sécurisé appartenant à un richissime collectionneur d’art pour dérober trois tableaux d’Egon Schiele. Mais au moment où il s’apprête à quitter les lieux, le système de sécurité se déclenche. Désormais prisonnier, Nemo va devoir trouver un moyen de s’échapper de cet endroit hermétique et sans issue – tâche qui se complique encore lorsqu’il réalise que l’eau courante est coupée et qu’en éteignant l’alarme, il a allumé le chauffage dont le thermostat se met à grimper dangereusement. L’erreur serait de considérer A l’intérieur comme un suspense en huis clos. Pas de stress sur-amplifié, pas de rebondissements rocambolesques, pas de mécaniques machiavéliques : le premier long métrage de Vasilis Katsoupis ressemble davantage à un Vendredi ou les limbes du Pacifique dans lequel Robinson ne trouverait pour compagnon d’infortune qu’une version passablement démolie de lui-même. Ce qui intéresse le réalisateur grec, c’est la survie, l’effondrement moral et quelques questionnements sur ce que devient l’art quand il ne reste plus rien et sur ce qu’il peut signifier quand on l’enferme dans une collection, un musée ou une simple bibliothèque – bref, quand on le domestique, l’étouffe et finalement, le tue.
Terrain fertile mais hautement glissant qui peut très vite vous parachuter dans