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Libération
Ecran noir

A Strasbourg, le festival du film israélien Shalom Europa annulé après des «pressions» et «intimidations» sur fond de guerre à Gaza

Guerre au Proche-Orientdossier
Le Crif Alsace a dénoncé ce dimanche 8 septembre «l’instauration d’un climat de peur et de haine» après la décision de l’organisateur du festival Shalom Europa d’annuler la manifestation pour «ne pas ajouter de la violence au contexte sous tension et préserver les salariés et les publics». La mairie écologiste dit agir pour «reprogrammer dès que possible ce festival».
La façade du cinéma Star Saint-Exupéry, à Strasbourg. (Claude Tuong-Ngoc/Wikipedia)
publié le 8 septembre 2024 à 13h08

Un festival du film israélien annulé en Alsace sous la «pression» de collectifs pro-palestiniens, d’après son organisateur, et des réactions qui pleuvent en cascade. Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (Crif) Alsace a dénoncé ce dimanche 8 septembre un «terrorisme intellectuel», après l’annulation du festival Shalom Europa, qui devait se tenir du 8 au 10 septembre à Strasbourg.

Dans un communiqué intitulé «Non au terrorisme intellectuel et à l’instauration d’un climat de peur et de haine à Strasbourg !», le Crif Alsace déplore que «les pressions, les intimidations et les menaces sur le cinéma Star et son personnel (aient) eu raison du festival du film israélien annulé par l’exploitant après 15 ans de programmation». «Nous n’acceptons pas les méthodes totalitaires de groupuscules qui s’emploient à nier à Israël le droit d’exister, à ses citoyens et à ses artistes le droit de s’exprimer», écrit le Crif Alsace.

La mairie dénonce des «menaces et pressions inacceptables»

Stéphane Libs, gérant des cinémas Star, avait annoncé vendredi que le festival avait été annulé, dénonçant une «pression» exercée par des collectifs pro-palestiniens. «La décision d’annuler a été prise pour ne pas ajouter de la violence au contexte sous tension et préserver les salariés et les publics», avait-il expliqué. Plusieurs collectifs pro-palestiniens avaient appelé à l’annulation de ce festival, qui devait initialement avoir lieu en juin et avait déjà été reporté sur fond de tensions liées au conflit dans la bande de Gaza.

«Honte à ces associations françaises qui font un travail de censure digne des régimes autoritaires et qui instrumentalisent la tragédie qui se déroule au Moyen-Orient pour laisser libre cours à leur haine», dénonce le Crif Alsace. L’association appelle «les collectivités locales à se substituer au partenaire du festival, ainsi que les services de l’Etat à tout faire pour que ce festival puisse avoir lieu et mettre en échec cette censure».

La maire écologiste de Strasbourg Jeanne Barseghian a jugé samedi «inacceptables» les «menaces et pressions qui pèsent sur le festival et son cinéma partenaire». Elle a assuré être «en lien avec les organisateurs de Shalom Europa pour reprogrammer dès que possible ce festival qui, comme de nombreux événements culturels, permet aux habitant·es d’avoir accès au cinéma dans sa diversité».