Il y avait quelques bonnes idées à exploiter là-dedans, même si l’on n’en voit plus la queue après cinq minutes. Pio Marmaï en charlot de comédie romantique, Eye Haïdara franc du collier pour lui voler la réplique (creusant un sillon sans équivalent pour une actrice noire dans le cinéma français populaire : l’appeler Marianne est peut-être la seule crânerie du film à sauver). Lunaire, il est steward de compagnie aérienne, elle est terre à terre mais conduit des sous-marins tactiques. Ils s’aiment et se rendront chèvre à vingt mille lieues sous les mers, le temps d’une traversée à huis clos jalonnée de quiproquos hyperrésistibles, après une scène d’exposition digne d’un OSS 117.
Ça devait être «entre Coup de foudre à Notting Hill et le Chant du loup», mâtiné de Philippe de Broca, mais on n’a jamais vu pareil déficit de tension, d’aventure, d’alchimie boulevardière entre des comédiens venus cachetonner distraitement tout en semblant se rencontrer pour la première fois en personne. Tout semble avoir été mis en boîte en quelques jours sous la pression d’un plan de tournage à la hussarde, cache-misère d’une campagne promotionnelle pour la marine nationale et sa filière nucléaire – on y trouvera des militaires inclusifs au grand cœur qui aiment la ratatouille et entonnent des standards de variété française. Ça sent l’offre conditionnée pour l’export, et sans doute le catalogue de nanars à regarder dans les avions.