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Libération
Bonne nouvelle

Abou Sangare, héros du film «l’Histoire de Souleymane», obtient un titre de séjour d’un an

Migrants, réfugiés... face à l'exodedossier
Le jeune homme primé à Cannes pour son interprétation d’un livreur sans papiers dans le film de Boris Lojkine est autorisé à rester sur le territoire français pour une durée d’un an, après avoir fourni une promesse d’embauche, a fait savoir son avocate ce mercredi 8 janvier.
Abou Sangare, dans le film «l'Histoire de Souleymane», de Boris Lojkine. (Collection Christophe L. Canal °/AFP)
publié le 8 janvier 2025 à 11h52
(mis à jour le 8 janvier 2025 à 12h45)

La fin d’un calvaire administratif. Abou Sangare, jeune Guinéen vivant à Amiens jusqu’alors en situation irrégulière, et primé à Cannes pour son premier rôle dans l’Histoire de Souleymane, a obtenu ce mercredi 8 janvier un titre de séjour d’un an en France, a-t-on appris auprès de son avocate, Claire Perinaud. «Le préfet de la Somme lui a délivré un titre de séjour salarié ce matin [mercredi, ndlr], valable un an», s’est-elle félicitée, confirmant une information d’Ici Picardie.

Pour obtenir ce titre, le jeune homme de 23 ans a produit une promesse d’embauche comme mécanicien et a pu bénéficier de la «circulaire Valls de 2012, de régularisation par le travail», a précisé son avocate. A l’avenir, il «demandera des renouvellements et pourra plus tard passer sur des cartes plus longues», a-t-elle ajouté.

Présenté au Festival de Cannes en mai, l’Histoire de Souleymane a reçu le prix du jury et Abou Sangare le prix d’interprétation masculine dans la section Un certain regard. Le jeune homme avait été recruté lors d’un casting à Amiens pour jouer le rôle poignant d’un Guinéen livreur à vélo à Paris qui prépare son entretien de demande d’asile, dans une situation de grande précarité.

Abou Sangare a lui-même été confronté à trois refus de régularisation. Le 24 juillet, le tribunal administratif d’Amiens avait validé l’obligation de quitter le territoire qui lui était faite. Toutefois, «en raison du parcours d’intégration de l’intéressé», le préfet avait alors sollicité début août un réexamen de sa situation. Le réalisateur de l’Histoire de Souleymane, Boris Lojkine, a raconté à Ici Picardie avoir vu l’acteur «tellement malheureux ces derniers mois, alors même [...] que ce film était un succès et lui était toujours condamné à rester enfermé chez lui». Cette nouvelle est «un peu la fin du travail», a-t-il ajouté. «J’estime que c’est ma responsabilité à moi comme réalisateur qui l’emmenait dans cette galère du cinéma, d’être à ses côtés jusqu’au bout, jusqu’à cette régularisation. Donc mission accomplie.»