En mai, au Festival de Cannes, le jury Un certain regard, présidé par Xavier Dolan, honorait l’inconnu Abou Sangare d’un prix du meilleur acteur pour son rôle de livreur à vélo dans l’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine. Plébiscité, félicité, le jeune homme d’origine guinéenne est ensuite retourné à Amiens où il vit depuis sept ans, bac pro mécanique-poids lourds en poche, une promesse de CDI dans une entreprise locale en suspens faute de l’obtention de papiers en bonne et due forme. Trois demandes de régularisation et trois refus (2019, 2021, 2023), parce qu’il n’a pas de visa étudiant pour pouvoir entrer en apprentissage en alternance, ou pour la dernière en date parce qu’il ne peut prouver d’expérience dans sa branche. Comme le dit Sibylle Luperce, du Réseau Education sans frontières, qui le connaît depuis son arrivée en Picardie, «en dépit du souhait de l’entreprise de continuer à le former dans le cadre d’un vrai CDI, dans un secteur où ils ont du mal à embaucher, qu’il faille, en dépit du diplôme, avancer une ancienneté peut surprendre. Ces jeunes perdent beaucoup de temps et les chefs d’ent
Révélation
Abou Sangare, acteur sans papier : «Ce qui m’arrive ici, c’est comme si j’étais dans un film»
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Abou Sangare, à Paris le 2 octobre. (Laura Stevens /Modds pour Liberation)
par Didier Péron
publié le 7 octobre 2024 à 19h35
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