«D’un commun accord, nous sommes convenus qu’il était préférable de mettre un terme à son marrainage», a fait savoir l’association SOS Villages d’enfants France, dans un communiqué publié lundi 19 février au sujet d’Anny Duperey. L’actrice, marraine depuis 1993 de l’ONG, avait tenu des «propos maladroits», selon le communiqué, à l’encontre de Judith Godrèche, qui a dénoncé l’emprise et les violences qu’elle a subies, adolescente, dans ses relations avec les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon.
Nous avons convenu avec Anny Duperey qu’il était préférable de mettre un terme à son marrainage. Nous tenons à la remercier pour son engagement et pour sa disponibilité pendant de nombreuses années. L’intégralité de notre communiqué sur https://t.co/1T7dzikaAi.
— SOS Villages d'Enfants (@SOSVE_FRANCE) February 19, 2024
La comédienne de 76 ans avait qualifié d’«extrêmement exagérées» les déclarations de l’actrice Judith Godrèche quant à l’emprise et les violences qu’elle dit avoir subies de la part des deux réalisateurs. «Six ans avec un réalisateur, sous emprise je veux bien, mais quand même consentante, non ?», avait fait mine de s’interroger Anny Duperey au micro de RTL le 10 février, disant ne pas aimer «les chasses aux sorcières tardives». Elle avait ensuite rétropédalé dans un communiqué : «Je tiens à exprimer mes excuses à Judith Godrèche et à toutes les victimes que mes propos maladroits ont heurtées. Je regrette que ma première réaction n’ait pas été de condamner l’inexcusable». Elle avait voulu «très maladroitement […] tempérer l’emballement médiatique», avait-elle précisé.
Tribune
«Anny Duperey, dont les propos maladroits contreviennent au sens même de notre action de protection de l’enfance, nous a informés qu’elle avait formulé des regrets et présenté des excuses à Judith Godrèche. Nous le saluons», précise l’association SOS Villages d’enfants. Elle ajoute qu’«accueillir, entendre, respecter la parole des enfants, en toutes circonstances, est au cœur de notre projet associatif. Les protéger est le moteur de notre engagement», et juge qu’«en toutes circonstances, il faut que la parole se libère».
«Tempérer l’emballement médiatique»
La comédienne Judith Godrèche a porté plainte le 7 février contre Benoît Jacquot pour «viols avec violences» sur mineure de moins de 15 ans. Elle a vécu avec lui de 1986 jusqu’au début des années 1990, alors qu’elle avait 14 ans et lui 39. Quelques jours plus tard, elle a accusé de violences sexuelles un autre réalisateur, Jacques Doillon, 79 ans, là aussi pour des faits présumés qui se sont produits lorsqu’elle était mineure.
La sortie médiatique d’Anny Duperey sur cette affaire lui avait valu de nombreuses critiques en ligne, dont celle d’Alexandra Lamy, qui avait répondu dans un tweet : «Ce ne sont pas des sorcières [qui sont chassées], ce sont des violeurs, des criminels».
#annyDuperey pic.twitter.com/65V2eqLQBL
— Alexandra Lamy (@Alexandra_Lamy) February 11, 2024
Isabelle Moret, directrice de l’association prenant en charge des fratries, confiées par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) dans le cadre d’une mesure judiciaire, remercie l’actrice «pour son engagement» et «sa disponibilité pendant de nombreuses années», qui «nous ont été particulièrement précieux». La comédienne septuagénaire passera la main à sa comarraine, Isabelle Carré, le samedi 24 février.