Les Guit sont deux frères et c’est leur deuxième film. Ils offrent la particularité d’être des Parisiens immigrés, et immigrés en Belgique. Bruxelles est devenu leur terrain de jeu, ce sont de vilains garnements. Or comme beaucoup d’immigrés – ça ne se dit pas assez – ils ont eu tôt fait d’endosser la culture du pays d’élection mieux que les autochtones. Aimer perdre, après Fils de plouc, est plus belge que les films belges, esprit de farce au carré, BD à la ligne pas très claire. Même les deux comédiens qu’on y reconnaît, Catherine Ringer – qui en robe de chambre mohair n’a pas volé son nom contracté en génie «cringe» –, et Melvil Poupaud – qui semble enfin jouer dans le Mocky qu’il n’a pas fait –, ont l’air plus belges qu’une Yolande Moreau ou un Benoît Poelvoorde.
Le titre est le seul programme du film, et se suffit : Aimer perdre. Mais problème, pour aimer perdre, il faut aimer jouer. Il faut avoir un beau nom de loseuse aussi : Armande Pigeon. Lancer des paris et faire les martingales les plus tarées, squatter où elle peut et se faire jeter de partout, sorte de Mimi Cracra qui a atteint l’âge adulte, créature lamentable qui tient à moitié de Bretécher et de Tanxxx, et qui galère, vulgaire, déjantée, débile légère, uniquement obnubilée par l’idée fixe de l’argent qu’elle n’a pas.
Style épileptique
Le film n’est ni fait ni à faire, ne le veut pas, pénible et super. Entre filmage GoPro déformant, ou au portable dégueu à l’optique grasse de doigts encore dans le don