Menu
Libération
Politique

Alain Delon «gaulliste» et ami de Le Pen : une icône vraiment de droite mais difficile à récupérer

Article réservé aux abonnés
L’acteur, admirateur de De Gaulle, a entretenu une longue amitié avec Jean-Marie Le Pen, rencontré en Indochine. Mais il préférera apporter son soutien politique à Giscard ou Sarkozy, tout en ayant une posture ambiguë vis à vis du camp frontiste.
Alain Delon a été fait commandeur des Arts et des Lettres en présence de Jean-Marie Le Pen le 26 mai 1986 à Paris. (Frédéric Reglain/Gamma-Rapho)
publié le 18 août 2024 à 16h06

Alain Delon, c’était un peu la quintessence du mec de droite à l’ancienne, le dernier samouraï de la France d’avant, l’anti-woke suprême : libre, macho, sauvage, farouchement individualiste et quelque peu dérangeant pour l’ordre bourgeois, mais «patriote avant tout». Un pur fantasme pour tous les réacs de l’Hexagone, leur Clint Eastwood à eux. Un précurseur sans complexe de «l’union des droites» aussi, admirateur de toujours du général de Gaulle et ami de cinquante ans de Jean-Marie Le Pen. Marine Le Pen ne s’y est pas trompée : la cheffe du Rassemblement national a été l’une des premières à réagir à la disparition de «la légende» ce dimanche 18 août, sur le thème «C’est une petite partie de la France que l’on aime qui part avec lui.» Alain Delon ne la portait pourtant pas dans son cœur, lui pardonnant difficilement d’avoir viré son père du parti d’extrême droite que celui-ci avait fondé. Sans surprise, l’encore patron du parti Les Républicains, Eric Ciotti, désormais allié au RN, n’a pas été en reste, saluant dans la même veine «l’Homme français avec un grand H», ce «patriote sincère» qui «a toujours défendu une certaine idée de la France». Et les hommages ont