Derrière un titre enjôleur et une tagline aguicheuse («scènes de la vie extraconjugale», rapport à Bergman), se cache un film qui n’est pas vraiment une comédie sur le mode «le polyamour testé par les plus de 40 ans» mais pas non plus une réflexion très aboutie sur le sujet. L’histoire commence lorsque Juulia découvre que son mari, Matias, entretient une relation extraconjugale. Après avoir réagi comme le feraient la plupart des femmes de son âge et de sa condition – leur foyer est tout ce qu’il y a de plus classique, un enfant unique, des ambitions politiques pour elle et un rôle dans la communauté pour lui, pasteur de son état –, Juulia décide de parler polyamour avec Matias et Enni, sa maîtresse.
Le film déroule alors un programme assez fade, entre longues scènes d’explications, larmes réprimées et soupirs compréhensifs. Les femmes semblent s’entendre tandis que Matias, personnage muré de bout en bout dans un silence incompréhensible, se laisse porter par le flot et par les conseils du «manuel du polyamour» dont son épouse a fait l’acquisition. Pas assez caustique pour prendre un minimum de recul sur les situations (par exemple, quand Juulia se trouve en une soirée un jeune amoureux non binaire qui la comble immédiatement) mais pas non plus assez courageux pour devenir un vrai psychodrame, le film esquisse pourtant par moments des pistes intéressantes : le rapport de l’héroïne à la vie publique alors qu’elle s’apprête à devenir cheffe de son parti, ou la différence