Avant Anatomie d’une chute, nombreux sont les cinéastes qui se sont adonnés à la plongée dans l’univers conjugal. Et, bien avant la lauréate de la palme d’or, rarement pour tresser des lauriers à la vie à deux.

Le Mépris de Jean-Luc Godard (1963)

L’incompréhension relationnelle entre Camille (Brigitte Bardot) et Paul (Michel Piccoli) se déploie dans les volutes sublimes de la musique de Georges Delerue et dans la stupeur solaire d’un tournage à Capri.

Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat (1972)

Film devenu presque impossible à regarder tant s’y étale la virulence et la brutalité du personnage de Jean Yanne contre une Marlène Jobert victime d’une fidélité absurde et dont on ne comprend pas pourquoi elle ne se barre pas en courant.

Scènes de la vie conjugale d’Ingmar Bergman (1974)

Fiction canonique (qui a traumatisé une génération de spectateurs intellos), cette série avec Liv Ullmann et Erland Josephson, elle avocate spécialisée dans les divorces et lui professeur de psychologie, fait l’analyse minutieuse, cruelle, de la désintégration d’un couple sur plusieurs années. Le showrunner, Hagai Levi, en a fait un remake contemporain.

Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick (1999)

Dernier film du maître américain, adapté d’Arthur Schnitzler avec ce qui était alors le couple le plus en vue d’Hollywood, Tom Cruise et Nicole Kidman, une plongée dans les arcanes de ce que la vie à deux autorise ou interdit, entre réalité et fantasmes.

Marriage Story de Noah Baumbach (2019)

Cité dans l’interview de Justine Triet, ce grand film de séparation entre un metteur en scène de théâtre en vue (Adam Driver) et sa femme comédienne (Scarlett Johansson) déplie les tours et détours d’une procédure de divorce où chacun révèle des trésors d’égoïsme et d’absence d’autocritique.