Menu
Libération
Billet

«Anatomie d’une chute» snobé pour les oscars : une décision politiquement chargée

Article réservé aux abonnés
Le choix de «la Passion de Dodin Bouffant» pour représenter la France lors de la cérémonie américaine fait l’effet d’un retour de bâton contre la pressentie Justine Triet. Traduisant un contexte à vif sur l’exception culturelle française.
«La Passion de Dodin Bouffant» a obtenu le prix de la mise en scène au festival de Cannes. (stephanie branchu/Gaumont)
publié le 22 septembre 2023 à 18h15

Son premier titre anglais, the Pot-au-feu, ressemblait à un canular. Mais ne jamais sous-estimer le sex-appeal d’une romance en costumes à la gloire de la bonne ripaille. La commission d’experts a tranché, la France enverra donc la Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung (auteur consacré il y a trente ans par l’Odeur de la papaye verte) dans la course à l’oscar du meilleur film international. «Une contrariété majeure», résumait Deadline, webzine phare d’Hollywood, alors que la brillante palme d’or de Justine Triet Anatomie d’une chute était quasiment déjà donnée gagnante, en route pour le million d’entrées chez nous. L’opulente adaptation d’un roman du XXe siècle, où Benoît Magimel et Juliette Binoche campent deux gastronomes (prix de la mise en scène à Cannes), pouvait certes fonder ses espoirs sur la cote internationale de l’actrice, déjà oscarisée. Mais surtout, tel que l’écrivait Libé dans sa critique, sur le «chaud cocon d’une province française proverbiale», dorlotante comme le carré de veau dans sa compotée d’échalote, «figurant une sorte de