Des retards pour les sorties de film en salles, des délais supplémentaires sur les calendriers de séries à venir sur les plateformes de streaming, des cérémonies reportées mais… la grève historique d’Hollywood pourrait bientôt toucher à sa fin. Studios et scénaristes vont poursuivre leurs négociations ce samedi 23 septembre, a annoncé leur syndicat, après avoir fait état de progrès qui suggèrent une volonté d’en finir avec ce mouvement social paralysant le secteur depuis près de cinq mois.
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Les négociateurs des deux camps «se réuniront à nouveau samedi», a annoncé la WGA (Writers Guild of America) dans un message envoyé vendredi soir aux 11 500 plumes de l’industrie qu’elle représente. «Nous continuons à travailler pour obtenir un accord que les scénaristes méritent», a rappelé le syndicat.
Les studios et la WGA ont repris, mercredi, leurs pourparlers sur le partage des revenus du streaming et l’encadrement de l’usage de l’intelligence artificielle, après quasiment un mois de silence radio. De quoi faire souffler un vent d’espoir chez les observateurs du secteur, qui y lisent plusieurs signes de progrès.
Les grands pontes autour de la table
A commencer par la réunion autour de la table depuis trois jours, des grands pontes de Disney (Bob Iger), Netflix (Ted Sarandos), Warner Bros (David Zaslav) et NBCUniversal (Donna Langley), selon la presse spécialisée américaine.
Autre signe encourageant de ce nouveau round de négociations, la WGA et le patronat, représenté par l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), ont publié un communiqué commun mercredi soir pour annoncer la prolongation des pourparlers. Cette approche inhabituelle laisse espérer qu’un accord soit imminent. Tout du moins, elle dénote une réduction du fossé entre les deux parties, après 144 jours de grève qui ont quasiment mis l’industrie à l’arrêt.
Depuis mi-juillet, les acteurs ont rejoint ce mouvement historique, ce qui paralyse l’immense majorité de la production de films et de séries télévisées aux Etats-Unis. Avec des conséquences économiques majeures. Début septembre, le Financial Times a fait état d’une étude du Milken Institute qui évaluait le coût de ce double mouvement social, inédit depuis 1960, à cinq milliards de dollars pour l’économie californienne.
Streaming et IA
Scénaristes et acteurs partagent des revendications similaires. Le partage des revenus liés au streaming reste le nerf de la guerre : ils veulent pouvoir gagner beaucoup plus lorsqu’un de leurs films ou séries cartonne sur une plateforme, au lieu de recevoir un paiement forfaitaire, généralement assez faible, quelle que soit la popularité du programme.
Les deux corps de métier souhaitent également des garde-fous contre l’usage de l’intelligence artificielle : les acteurs craignent de voir leur image ou leur voix clonée, tandis que les scénaristes craignent que l’IA puisse être utilisée pour des scripts et qu’ils soient moins payés, ou que leurs scénarios servent à entraîner des robots.
Même en cas d’accord entre studios et scénaristes, les acteurs resteraient en grève. Leur syndicat, le SAG-AFTRA, n’a pas reparlé au patronat depuis mi-juillet. Mais selon la presse spécialisée, un compromis avec les plumes de l’industrie paverait la voie pour une fin de la grève des comédiens.