Alors que les stars sont de retour, un an après la grève des scénaristes et des acteurs, le festival international du film de Toronto est plongé dans une controverse qui dépasse le cinéma. La programmation, puis l’annulation subite du documentaire Russians at War, voit deux facettes du Canada s’opposer : d’un côté sa relation profonde avec le peuple ukrainien et ses vagues d’immigration dès la fin du XIXe siècle, et de l’autre son attachement viscéral à la liberté d’expression et de création.
Après ses débuts à la Mostra de Venise il y a deux semaines, Russians at War, le documentaire de la russo-canadienne Anastasia Trofimova devait connaître sa première nord-américaine au festival canadien. Mais tout s’envenime lorsque le consul d’Ukraine à Toronto s’indigne, accusant le film de «blanchir la responsabilité des soldats russes qui commettent des crimes de guerre». Puis, c’est au tour de Chrystia Freeland, numéro 2 du gouvernement de Justin Trudeau, elle-même d’ascendance ukrainienne, de partager ses «préoccupations».
Sous pression
«Ce n’est pas normal que des fonds publics canadiens financent la présentation et la production d’un film comme ça», fustige la ministre. Le film franco-canadien a été cofinancé par le Fonds des médias du Canada, une institution publique. Il est également associé à TVO, une chaîne publique de la province de l’Ontario. TVO a d’abord défendu «un film anti-guerre» avant de… prendre ses distances. «Nous avons entendu la com