Marilyn Monroe se tire une balle dans la tête sous les yeux de Sean Connery période 007, après qu’ils ont devisé dans un bar sur la nature même de la réalité (spoiler : les canards extraterrestres se cachent parmi nous pour dominer le monde). Tirée du court métrage foutraque Duck de Rachel MacLean, la scène est typique d’une journée au festival de Rotterdam, grand coq à l’âne où l’on passe du trivial au sublime dans un même plan, où on abandonne vite l’idée d’avoir une vue d’ensemble du programme pléthorique tant il part fièrement dans toutes les directions possibles. «Je suis supposée être beaucoup de choses», dit plus haut Monroe. Et cette 53e édition du grand raout néerlandais alignait comme invités Debbie Harry, Marco Bellocchio, Sandra Hüller et Anne Fontaine, consacrait un focus aux cinéastes chiliens exilés après la dictature de Pinochet ou exhibait One More Shot, film d’action bourrin tourné en un seul (faux) plan.
Coryphée de culturistes
Les masques féminins étaient surtout saillants dans ce qu’on a pu voir : dans Duck donc où, grâce au deepfake, la réalisatrice interprète tous les rôles, Monroe et James Bond dans toutes ses itérations (de Roger Moore à Daniel Craig), pour appuyer le malaise de la copie, du glamour hollywoodien passé au filtre de l’esthétique du jeu vidéo (la dé