Est-ce que ça marche, dans cet état, d’aller encore au cinéma ? On veut croire que oui, que ça résiste, que la culture et ses objets sont aux avant-postes de ce qu’il reste d’antifascisme ici et là, et sans doute qu’ils y sont, cherchent à l’être, y seront, on l’espère, quand il le faudra. Il n’empêche que voir des films dans un festival de cinéma, l’audacieux et bien-aimé FID Marseille, dans les quelques jours précédant le premier tour d’élections plaçant l’extrême droite au seuil du pouvoir, s’annonçait une expérience étrange. Ce qui oriente le cinéma, c’est son désir d’être à bonne hauteur, à la hauteur de la situation. C’est sa politique des hauteurs, avant tout celles auxquelles il place ses caméras et ses micros. Or quand la situation s’aggrave, s’envenime, menace de nous mettre à terre, que peuvent les films pour remonter la pente ? Nous avertir ? Donner quelques pistes, pour tenir ? Ou bien nous changer les idées (quand celles-ci ont grand besoin de changer, de se transformer au contact des circonstances, du danger) ? En un mot, nous donner des forces : pas seulement de décrire les forces en présence, mais les produire, les libérer
Cinéma
Au FID Marseille 2024, politique des hauteurs
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Le long métrage de Pierre Creton et Vincent Barré «7 promenades avec Mark Brown» ravit et émeut avec sa petite communauté humaine et ses collectifs non-humains de plantes préhistoriques. (FID Marseille)
par Luc Chessel
publié le 2 juillet 2024 à 18h30
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