Au téléphone, la voix de Bertrand Mandico est légère. Enfin, le cinéaste révèle sa version de Conann, mythe de la barbarie revisité au féminin, sous les traits d’une myriade d’actrices de tous les âges, qui s’entredéchirent, se détrônent mutuellement et se passent le relais à travers les époques. Chaque version plus âgée de Conann doit tuer sa jeunesse. Lui aussi a l’impression d’avoir fait ça, tant ce projet de long métrage s’est décliné en laboratoire et en projet à multiples volets, faisant de Conann un film matriochka, une muse, autant qu’«une manière d’user un univers jusqu’à la corde».
Critique
Le cœur du projet Conann, duquel découle tout le reste, gît dans le long métrage en salles mercredi 29 novembre, tourné au Luxembourg, dans une usine de sidérurgie. Mais les plus passionnés apprécieront de se perdre dans son univers étendu, épanoui en diverses excroissances au gré des illuminations de l’auteur. Une pièce de théâtre à l’invitation de Philippe Quesne, ancien directeur du théâtre des Amandiers à Nanterre, qui n’a jamais vu le jour en raison du Covid ; un film pour en archi