Bave, morve, hurlements, plans saccadés, animaux tués, animaux mutilés, animaux agonisants, daddy issues à gogo et gros plans sur mains ensanglantées qu’on lave en vain au robinet en faisant couler un mince filet d’eau : il y a dans le Clan des bêtes absolument tous les clichés insupportables du premier long qui veut montrer les muscles. A croire que le pauvre Chris Andrews s’est fait refourguer un package complet prêt à l’emploi tellement rien ne manque à l’appel, y compris la femme-puissante exclusivement caractérisée par le fait qu’elle colle des pains et sait tenir un fusil, et le déchaînement de violence stérile qui vient, à la bonne heure, nous rappeler que l’homme est un loup pour l’homme. Et s’en prend de fait aux moutons, que garde Mickey, berger irlandais vivant seul avec son père handicapé et hanté par un accident de la route qui a coûté la vie à sa mère. Deux béliers de Mickey sont en effet volés par son voisin Gary, criblé de dettes, qui tente de les revendre en douce. La tension monte entre les deux hommes et va escalader jusqu’au bain de sang total – hommes, bétail, tout y passe, n’importe comment et sans raison.
Frisson bas de gamme
Formidable épate-gogos enfilant les références dans la confusion la plus totale (Irréversible, Eden Lake, l’Ancien Testament, allez hop), le Clan des bêtes n’est même pas un honnête thriller – le suspense, déjà fragilisé par des personnages peu épais, étant réduit à néant dans un flash-back central très mal amené qui désamor