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Avec «Hors du temps», Olivier Assayas confine au ridicule

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L’autofiction d’Olivier Assayas sur son confinement à la campagne cumule gags usés sur le Covid et nombrilisme intellectuel.
Micha Lescot et Nora Hamzawi. (Carole Bethuel/Ad Vitam Distribution)
publié le 18 juin 2024 à 17h34

Personne n’empêchera un artiste de penser que son expérience du confinement mérite qu’on lui consacre un long métrage, rythmé de déjeuners au soleil à regarder éclore les pommiers, de Zooms avec son psy et d’émulation intello à coups de podcasts sur Jean Renoir. Rien n’interdit non plus de l’en dissuader, particulièrement en 2024, alors que plus personne ne peut souffrir les gags sur l’anxiété du Covid (psychoses ménagères et autres tracas postdatés). Plans fixes et voix off craquelée par l’émotion, Hors du temps commence par une visite guidée de la maison de famille d’Olivier Assayas dans la vallée de Chevreuse. Dans une langue de mémorialiste d’antan, le cinéaste trace l’inventaire des meubles et livres de collection, arpente le parc environnant et ses souvenirs d’époques révolues. Cette entrée en matière, à laquelle répondront d’autres à-côtés rétrospectifs, est ce que le film compte de plus vulnérable, sans que le goût du suranné ne rassure sur la suite. On se souvient d’une certaine littérature du Covid – monologues de classe qui rivalisaient de notations romantiques sur la vie de leurs auteurs «confinés» au grand air sur plusieurs hectares de campagne, et de considérations sur les bienfaits de la vie qui décélère.

Beurre demi-sel

Devant la fiction autobiographique qui commence, tournée dans la bâtisse de son enfance et rejouant le confinement de mars 2020, il faudra donc se convaincre qu’Olivier Assayas s’essaye à commettre une satire plutôt qu’à postuler au titre du film le plu