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En salles

Avec «Rivière», Hugues Hariche signe un long fleuve tranquille

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Suivant la quête de sens d’une jeune ado qui veut retrouver son père, le film de Hugues Hariche cède aux effets de manche.
Le sens visuel affûté du cinéaste (accompagné de son chef opérateur Joseph Areddy) finit par s’imposer comme seul horizon de «Rivière». (Outplay Films)
publié le 29 octobre 2024 à 15h34

Dans son premier film, Rivière, sélectionné au festival de Locarno, Hugues Hariche raconte le voyage de la jeune Manon, bravant le froid de la frontière franco-suisse pour atteindre Belfort, lieu de résidence présumé de son père qui l’a abandonnée dès l’enfance. Le climat hivernal rime avec la grise mine de l’adolescente, l’air toujours renfrogné sous son bonnet. Contrainte de s’établir chez la nouvelle compagne de son géniteur introuvable en attendant son retour, Manon va peu à peu renouer avec sa passion pour le hockey et s’ouvrir aux autres habitués de la patinoire locale. Passées les séquences inaugurales de road movie, Rivière construit un pur récit d’apprentissage adolescent, avec ce que le genre implique d’élans amoureux contrariés et de joutes verbales entre l’héroïne et sa belle-mère.

On se croirait presque, si ce n’était pour l’omniprésente caméra épaule censée traduire la fébrilité émotionnelle des personnages, devant un teen movie des années 80. Si Hugues Hariche a le mérite de porter sur ses héroïnes un regard moins stéréotypé que les productions de l’époque – notamment en s’attardant sur Karine, patineuse artistique