Un gamin arc-bouté, crayon à la main, sur un grand cahier, son journal intime : «Je m’appelle Samuel, j’ai 10 ans et j’ai un problème. Mais bon, j’ai pas trop envie d’en parler…» Sur 21 épisodes de cinq minutes environ, Samuel chronique dans la continuité d’une année scolaire, du CM2 à la sixième, une fin d’enfance et les premiers pas ados d’un garçon au début des années 2000. Fiction animée que signe Emilie Tronche et qu’Arte a entièrement mise en ligne cette semaine sur son site, avec des déclinaisons spécifiques pour Instagram et TikTok. C’est du dessin comme crayonné au brouillon, très simple, sans coloriage, que la forme brute du style n’empêche jamais d’être merveilleusement fluide, tandis que le récit se déploie aux hasards des incidents et anecdotes du quotidien, en classe, à la piscine, au cours d’une visite de château, dans une fête, tel que projeté dans le style télégraphique du petit diariste mi-énervé, mi-blasé : «Peut-être qu’un jour j’aurai une copine mais pour l’instant, je fais une pause… pour prendre du recul», «on a fait un élevage de sauterelles mais elles sont toutes mortes et ensuite on a fait de l’ordi», «j’ai écrit “colère” sur un tee-shirt, comme ça ça me fait un nouveau vêtement, je suis content.»

Emilie Tronche a 27 ans et vit à Angoulême. Samuel représente trois ans de travail puisqu’elle a non seulement écrit les scénarios de tous les épisodes mais signé l’intégralité des story-boards et qu’elle est la voix de Samuel et