De quoi se réjouir dans un moment pas spécialement euphorisant mais qui prouve que la ténacité et les convictions, parfois, ça paye. Le cinéma la Clef, épicentre d’un combat parfaitement désintéressé, pour empêcher que cette salle historique du Quartier latin soit définitivement fermée et vendue, a été emporté par le collectif survitaminé qui s’active à une certaine idée de l’indépendance et d’une proposition cinéphile indépendante. Beaucoup d’étudiants, de cinéastes en herbes, d’amateurs éclairés et de soutiens de passage ravis de trouver là pendant des mois des projections, des débats et une atmosphère de petite insurrection contre les lois de l’immobilier et de la vitrification de tout par le pur commerce.
«Le contexte politique grave et l’inquiétude qu’il suscite rendent plus que jamais nécessaire l’existence de lieux où se réunir, où penser et construire des alternatives. […] On affirme que la culture est un bien partagé, et l’autogestion un modèle émancipateur», indique ainsi le collectif dans un communiqué de presse titré «On a réussi». Le lieu date de 1973, initiative d’un certain Claude Frank-Forter, dépositaire d’une certaine somme d’argent pour réaliser son rêve d’ouvrir un cinéma après la vente de l’usine familiale de textile pour bébés, les fameux Babygros, qui après sept ans d’