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Nostalgie

«Banger» avec Vincent Cassel sur Netflix : beat fait, mal fait

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Une tentative grotesque de satire des noces de l’électro et de la mode qui ressemble plutôt au symptôme de ce qu’elle aurait voulu dénoncer.
Vincent Cassel en DJ has been. (Steve Ney/Netflix)
publié le 2 avril 2025 à 16h38

Vincent Cassel est devenu une blague. Au fond, il n’aime pas trop l’idée (il bloque désormais ses imitateurs sur les réseaux sociaux). Mais puisqu’il faut bien s’y résoudre, le voilà qui consent désormais peu à peu à se moquer de lui-même. Banger le projette en vieux nostalgique de ses années cool, ex-DJ star de la French Touch dans les limbes de la célébrité déchue mais résiduellement assez riche pour s’estimer important. La complainte du has been est cousue de fil blanc, peu propice à l’originalité comique, mais viennent s’y glisser des petits suppléments casseliens sur-mesure – comme lorsque l’acteur s’offusque d’être catégorisé mâle blanc («moi, blanc ?!») ou crie «Africa is the future !» à une foule noire perplexe. Il n’est plus vraiment possible d’être célèbre sans faire copain avec son propre guignol.

C’est peut-être le seul intérêt véritable de Banger, dont le personnage était déjà apparu dans un court-métrage de la série 6 x Confiné·e·s et qui se voudrait une sorte de vue en coupe des conflits de générations à l’œuvre dans l’industrie musicale. Conflits représentés par la coexistence d’un ambianceur du vieux monde avec tout ce qui vient le remplacer : sa fille, peintre-DJ-mannequin-«artiste totale» (sans une once d’ironie), et une reusta trentenaire (Mister V) qui produit, curieusement, sensiblement le même son, mais en l’emballant dans un paquet scénographique plus ambitieux. Le tout au prisme d’une comédie policière,