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Comédie ?

«Bernadette» avec Catherine Deneuve : bobonne à rien

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Faux biopic et vrai film macroniste, la pochade de Léa Domenach échoue à rendre intéressante sa Mme Chirac incarnée par une Catherine Deneuve sous-exploitée.
Catherine Deneuve (en rose), dans le rôle de Bernadette Chodron de Courcel épouse Chirac. (Warner Bros.)
publié le 3 octobre 2023 à 13h15

Sur le papier, et sur l’affiche, il y avait des raisons d’espérer. A nouveau l’exception (française) d’une comédie populaire réussie, mi-crue mi-queer, en faux biopic arrangé avec comédienne de (bonne) composition relookée, dédoublée. Deneuve après Lemercier se faisant un prénom. Après Aline, Bernadette, et la gageure de nous faire nous intéresser et aimer soudain des personnalités dont on se foutrait sinon : avec Aline Dieu /Céline Dion, l’exercice fut au-delà de profitable, une conversion. En ce qui concerne Bernadette Chodron de Courcel épouse Chirac, lentement, sûrement, le soufflé retombe dans un râle dégonflé.

L’intérêt de cette pochade réalisée avec une imperturbable mollesse par Léa Domenach – on sourit un peu, on ne rit qu’une fois lors de la saillie de Laurent Stocker en imitation naine du «traître» Sarkozy jaillissant à une signature de livres –, tient à ce qu’elle soit le rare spécimen de son époque : on tient le premier film officiellement macroniste. Le «en même temps» élevé au rang d’art officiel, le «ni de gauche ni de droite» décliné en travaux appliqués : léger vertige de voir une farandole de comédiens tendance de gauche (ce socialisme indiquant désormais on ne sait plus quelle direction révolue) s’égayer à croquer une société mondaine et politique tout aussi dépassée mais de droi