Ce ne serait qu’une simple affaire de goût, ce serait déjà tout à fait embarrassant : les télévisions publiques françaises adorent le réalisateur Bernard-Henri Lévy. Et peut-être bien est-ce là une passion pure et sincère – rien à voir, donc, avec la complaisance servile qui suinte de certains accueils dans la presse des œuvres de ce cinéaste choyé. Lequel, nous rappelle une enquête de Capital parue vendredi, se trouve singulièrement être l’exact homonyme du «philosophe et écrivain» qui préside le conseil de surveillance d’Arte, la chaîne dont les subsides abondent presque systématiquement le financement des films du réalisateur… mais aussi ceux de ses proches (de sa compagne Arielle Dombasle aux productions de la société qu’il codétient). Bref, si l’on se penche sur cet édifiant historique, il ne manquerait plus que ces deux BHL soient une seule et même personne, et il y aurait alors matière non seulement à léguer à la science les secrets de la force de travail surhumaine du bonhomme, mais aussi la durable épaisseur d’un nœud de conflits d’intérêts qui s’épanouit depuis près de trente ans – nommé à la tête du conseil de surveillance de la chaîne en 1993, BHL a été exempté de s’en retirer à 70 ans comme le prévoient désormai
Billet
BHL, très cher héros de l’audiovisuel public
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Bernard-Henri Lévy en septembre à Venise pour la Mostra. (Tiziana Fabi/AFP)
publié le 18 mai 2021 à 19h35
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