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Libération
Vite ma daube

«Bob Marley : One Love», dread loque

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Caricatural et propret, le biopic produit par la famille du chanteur confine au spot publicitaire avec un rasta universel au cœur gros comme ça.
Kingsley Ben-Adir, un paquet de viande de près de 2 mètres, joue Bob Marley (1m70, 65 kilos). (Par. Pics.)
publié le 13 février 2024 à 18h04

Personne n’en réchappera. Depuis qu’on a fait jouer Freddie Mercury par un dentier fuyant (Bohemian Rhapsody, 2018, 2h14), plus rien n’est trop grand, trop beau, trop mort pour être traité à la mitrailleuse lourde dans un biopic surfinancé. Tout est désormais possible, surtout l’impensable. Au tour, donc, de Bob Marley. Condensé ici en un peu plus de deux heures, sur un peu moins de deux ans – de l’hiver 1976 au printemps 1978, où la star du reggae après avoir survécu à une tentative d’assassinat dans une Jamaïque ravagée par la guerre civile, part à Londres enregistrer Exodus, l’album qui lui apportera le succès international. On échappe donc à la fresque-kouglof chronologique, les événements passés faisant l’objet de courts flashbacks qui offrent au film de Reinaldo Marcus Green (la Méthode Williams) quelques moments de répit, comme l’audition des Wailing Wailers, premier groupe de Marley, en 1963 au fameux Studio One, dirigé par le psychotique Clement «Coxsone» Dodd. Pour le reste, ça ressemble à l’idée qu’on peut se faire d’un biopic sur une figure majeure de la musique produit par sa femme, ses enfants et Brad Pitt (au stade où on en est, pourquoi pas ?) : un truc à mi-chemin entr