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Libération
Teen movie

«Bottoms», croquer la pom-pom

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En mettant en scène deux lycéennes lesbiennes parias qui s’amourachent de filles populaires et 100% hétéro, Emma Seligman signe une comédie adolescente débraillée et délicieusement mauvais esprit.
Ayo Edebiri et Rachel Sennott dans «Bottoms» (Prime Video). (Capital Pictures/KCS PRESSE)
publié le 20 novembre 2023 à 10h32

C’est ce qu’on appelle un «sleeper hit», un succès imprévu qui explose grâce au bouche à oreille – après une semaine d’exploitation très limitée aux Etats-Unis dans dix salles, ses recettes égalaient celle du multi-oscarisé Everything Everywhere All at Once, sorti dans des conditions similaires. Passé à plus de 700 salles en deuxième semaine, le film affiche à ce jour plus de 12 millions de dollars de recette. On n’attendait pourtant pas grand-chose de Bottoms, deuxième long métrage d’Emma Seligman, aux airs de décalque débraillé du Booksmart d’Olivia Wilde qui avait eu, il y a quatre ans, l’idée d’adapter la comédie adolescente 80′s façon John Hughes aux enjeux de son époque, en la centrant notamment sur deux points de vue féminins et une foultitude de personnages queers. Intention louable, mais le projet, trop occupé à cocher les cases et vouloir décrocher les bons points, avait oublié en route un élément essentiel : faire un film. Suite de gags mous sans réel enjeu narratif et parsemée de clichés malgré sa volonté de faire moderne, Booksmart avait surtout servi de plateforme aux excellentes Beanie Feldstein et Kaitlyn Dever.

Ça saigne, ça hurle, ça tombe

S’il reprend globalement la même trame de départ (deux lycéennes sur la touche se mettent en tête de sortir de leur misère ordinaire et sèment un borde