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LGBTQI +

«Bros», amour, gloire et beaux gays

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Ni très drôle ni très convaincant dans le registre du sentiment, le film qui se vend en pionnier de la rom-com ne parvient pas à éviter la parodie malgré des scènes «sexplicites» plutôt réussies.
«Bros», en tant que comédie romantique, indé ou mainstream qu’importe, s’avère assez plate et terne, incapable de filmer l’amour, les doutes, les bons sentiments autrement qu’en poncifs dévitalisés. (Nicole Rivelli. Universal Studios)
publié le 18 octobre 2022 à 22h52

Bros est un soufflé. Il retombe vite. La comédie tente d’être drôle – y parvient au début, sardonique, avec Bobby (Billy Eichner, totalement investi jusqu’à coécrire le film), héros juif et gay s’entendant à voler dans les plumes de sa communauté, misanthrope lucide ironisant sur son appartenance à un milieu dont il se sent isolé, entre deux réunions autour d’un projet de musée dédié aux grandes figures historiques LGBT+. Le tandem Judd Apatow-Nicholas Stoller (producteur-auteur) produit une pâte comique qui retombe vite dans ce que le personnage disait redouter : l’autocongratulation communautaire satisfaite. Derrière l’hommage affiché à la comédie romantique (le film fait toute sa pub sur l’idée qu’il serait la «première rom-com gay mainstream»), il se livre assez vite à la parodie d’un genre qui ne supporte précisément pas la parodie, le second degré – ou alors il s’agit d’autre chose, plus d’une rom-com. Bros, dès qu’il tente la naïveté sentimentale, la fraternité («bros») amoureuse, le sentiment à nu, échoue. Il est vrai que c’est le plus difficile.

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