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Western

«Buffalo Bill et les Indiens» de Robert Altman : l’envers du folklore

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Relecture désenchantée de l’utopie américaine, le film de Robert Altman, qui campe le héros de la conquête de l’Ouest en showrunner mégalo, ressort en salles.
Buffalo Bill est interprété par un Paul Newman perruqué et pontifiant. (NZ/Collection Christophel )
publié le 21 février 2025 à 18h34

Cinq ans après avoir arpenté dans John McCabe (1971) les régions enneigées du Far West, Robert Altman signait en 1976 son second western, rudement reçu à sa sortie malgré un ours d’or à la Berlinale. Après une récente édition vidéo, voici l’occasion de redécouvrir au cinéma l’«unique et héroïque entreprise au lustre inimitable de Robert Altman», selon l’amusant carton introductif. Buffalo Bill et les Indiens débute ainsi sur une note aussi pompeuse que son personnage principal, ex-chasseur de bisons devenu showrunner du «Wild West», théâtre à ciel ouvert où se rejouent les motifs folkloriques de la conquête de l’Ouest, déjà réécrite alors même que le XXe siècle point à peine à l’horizon.

Le film tout entier ressemble à l’un des vastes cirques dont Altman, auteur de multiples films choraux, a le secret. Auprès de William «Buffalo Bill» Cody, interprété par un Paul Newman perruqué et pontifiant, s’agitent une myriade de valets, artistes et impresarios, parmi lesquels un jeune Harvey Keitel fraîchement débarqué de chez