Ce film, présenté l’an dernier à la sélection cannoise Un certain regard, a été l’objet d’une polémique à sa sortie en Turquie, non par son sujet (en gros, la corruption et l’étouffoir démocratique du pays raconté à l’échelle d’un village déshydraté en Anatolie) mais en raison d’une attirance homosexuelle suggérée entre deux personnages masculins principaux, un jeune procureur et un journaliste. Le gouvernement turc a accusé le film de «propagande LGBT» et le ministère de la Culture a demandé le remboursement de ses aides, soit 100 000 euros. «La question des LGBTI + est la véritable ligne rouge de l’Etat qui révèle ainsi son homophobie institutionnelle», assurait le réalisateur Emin Alper. Le film a fait plus de 250 000 entrées en Turquie, devenant un emblème protestataire contre le régime réactionnaire d’Erdogan. Le cinéaste a déclaré à l’AFP que s’il devait être réélu aux prochaines élections de mai, ce serait «un désastre total». Peinture d’un étouffoir mêlant pathologies sociales, politiques, environnementales, Burning Days nous avait un peu perdu à Cannes. Le courage frondeur de son auteur incite plutôt à en réévaluer à la hausse le climat intoxiqué de cocotte-minute caniculaire.
Vite vu
«Burning Days», brûlant
Objet d’une polémique en Turquie, ce film qui suggère une attirance homosexuelle entre deux hommes se révèle courageux.
Le gouvernement turc a accusé le film de «propagande LGBT». (Memento Distribution)
Publié le 26/04/2023 à 0h02
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