Près d’un mois après la réouverture des salles, on serait tenté de dire que tout baigne à peu près pour le cinéma français. Après des chiffres de reprise au-delà des espérances (les meilleurs d’Europe), le soufflé de la fréquentation a beau être retombé aussi vite et fort que le soleil s’est mis à briller au-dessus des terrasses, l’humeur semble colorée d’euphorie contre vents et marées. Lieu de remembrement d’une profession qui aura bien mérité sa kermesse ce mois de juillet, l’édition poids lourd du festival de Cannes s’annonce gorgée d’enjeux et d’espoirs gonflés à bloc. En lieu et place des salamalecs habituels, on imaginerait presque un flash mob de festivaliers psychédéliques entonnant un medley de tubes toute liesse dehors (Let the Sunshine In /I Want to Break Free) sur les marches du Palais des festivals. Dans le rôle de la fée Carabosse que ce déchaînement de félicité laisse froid, entre soudain Maxime Saada, patron du groupe Canal+, dont le Figaro rapportait le 25 mai cette prophétie lugubre : «Le cinéma français court à la catastrophe.» Bon…
Souvenez-vous, la chronologie des médias ! Elle ménage pour chaque diffuseur de films