Contre toute attente, «robuste» (l’adjectif) ne décrit pas grand-chose de Robuste le film. Et ce, malgré la présence à son générique de deux talents hors-norme, ceux de Déborah Lukumuena (découverte dans Divines) et Gérard Depardieu. Sa qualité principale serait plutôt la délicatesse, une réserve qui s’exerce autant entre les personnages que dans la matière du film, lequel retient toujours ses scènes à l’orée d’un trop-plein de démonstration.
Aïssa (Lukumuena) est agente de sécurité et lutteuse de haut niveau à ses heures perdues, Georges (Depardieu) un acteur célèbre et vieillissant ressemblant énormément à Gérard Depardieu, qui pose un risque grandissant aux assureurs de ses projets et n’aime rien tant que disparaître (nombreux rires dans la salle aux moments où Georges donne l’impression d’être pleinement Gérard). Aïssa va veiller sur lui lors de quelques jours, entre compétitions et soirées passées avec un minable qui ne l’aime pas, et imposer sa solidité rassurante dans la grande maison bourrée de livres, où des poissons rares ondoient dans un aquarium sombre.
Les dialogues sont un peu courts, quand Depardieu s’en donne le mal il les fait exister, mais l’on sent que Constance Meyer, dont Robuste est le premier long métrage, était davantage intéressée par regarder ces êtres cheminer côte à côte, comme si le temps seul pouvait se cha