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Un certain regard

Cannes 2023 : «Augure», sorts et âmes

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L’artiste et musicien Baloji suit dans son premier long métrage quatre Congolais soupçonnés de sorcellerie.

«Augure» suit les trajectoires de quatre personnages sur qui pèse le soupçon d’être sorcier (ou sorcière). (Wrong Men)
Publié le 22/05/2023 à 19h12

Thierry Frémaux le soulignait quelques minutes avant sa projection, le matin du lundi 22 mai en salle Debussy : Augure est la première sélection officielle d’un film de république démocratique du Congo au festival de Cannes. Son auteur, le rappeur Baloji, dont le nom signifie «sorcier» en kiswahili, est venu dans un magnifique ensemble costume-jupe sombre présenter son premier long métrage à la sélection Un certain regard. Né à Lubumbashi, il fut emmené par son père vivre à Liège à l’âge de 3 ans et devint la personnalité musicale que l’on sait. A la mort de son père, en 2018, il a assisté médusé à la veillée funèbre, entouré par des pleureuses, et la vive impression que l’oraison produit sur lui l’incite à commencer l’écriture d’Augure. On retrouve dans le film un décalque de ce souvenir, assez drôle : une bande de femmes arrivant hilares, en tenue flashy, devant le domicile du défunt, qui enfilent illico des habits noirs et se mettent à gémir sur commande.

Chef de gang portant un justaucorps rose

Augure suit les trajectoires de quatre personnages sur qui pèse le soupçon d’être sorcier (ou sorcière) mais commence par s’attacher longuement à Koffi (Marc Zinga, qu’on aimerait voir plus souvent), jeune homme vivant en Belgique avec une jeune femme blanche (Lucie Debay) dont il attend des jumeaux. Il envisage de se rendre prochainement dans sa famille au Congo pour régler une histoire de dot, e