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En compétition

Cannes 2024 : «Caught by The Tides» de Jia Zhangke, rushes en fusion

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Après six ans d’absence de long métrage, le Chinois revient avec un film fabriqué à partir de morceaux et de chutes de ses anciens films. Un film bilan et formidable, pourtant plus simple et plus radical, pour raconter une histoire d’amour ratée.
Zhao Tao est Qiaoqiao, dans «Caught by The Tides». (Ad Vitam Distribution)
publié le 18 mai 2024 à 18h33

Le titre de plus grand cinéaste du monde, de Rossellini du XXIe siècle, Jia Zhangke l’a gagné dans les années 2000, quelque part entre Platform (2000), Still Life (2006) et A Touch of Sin (2013), et ne l’a pas perdu au cours des années 2010. Son nouveau long métrage de fiction (en compétition officielle), le premier depuis les Eternels en 2018, a pour titre anglais Caught by the Tides et pour titre chinois original Fenglui Yidai – à traduire selon son auteur par «une génération à la dérive», emportée au gré du courant. Il raconte en effet, comme les Eternels, et comme celui d’avant, Au-delà des montagnes (2015), le destin historique et sentimental, à chaque fois en trois époques ou parties, d’une génération entière, qui est celle du cinéaste (né en 1970), celle de son actrice Zhao Tao, celle d’un petit nombre de personnages qu’ils ont créés et qu’on retrouve de film en film.

Caught by the Tides, à l’instar du précédent mais de façon encore plus évidente (c’est même le vrai sujet du film), est fabriqué à partir de morceaux et de chutes de leurs films précédents, et de toute une vaste matière de plans, archive audiovisuelle des provinces du Shanxi (pour la ville de Datong, où prend racine le récit) et du Hubei (pour la vallée du Yangzi et les sites disparus sous les eaux suite à la c