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Cannes 2024 : «Ce n’est qu’un au revoir», Guillaume Brac surfe sur l’internat

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Gracieux et sensible, le documentaire retrace les trois dernières semaines d’une classe de terminale à Die.
«Ce n’est qu’un au revoir» sort les adolescents de la caricature facile. (Condor Distribution)
publié le 22 mai 2024 à 20h04

Nous revoilà à Die avec Guillaume Brac, trois ans après l’enchanteur A l’abordage. Il doit y avoir quelque chose dans l’air, ou au bord de la rivière, pour que le cinéaste s’en revienne toujours avec des films si gracieux, instantanés de jeunesse saisis au vol, profonds sans lourdeur. Le bref documentaire (1h06) Ce n’est qu’un au revoir chronique les trois dernières semaines d’une classe de terminale à l’internat – c’est-à-dire presque rien, mais, pour ces jeunes, la fin d’un monde. Dominos de matelas dans les couloirs, conversations dans les lits superposés, sorties à la rivière éclaboussée de soleil, les instants de pur présent que capte Brac avec une science aiguë de ce qu’il faut faire entrer dans le plan sont déjà travaillés par la mélancolie, le savoir que ce sont les derniers, et bientôt augmentés aussi, pour nous spectateurs, des histoires personnelles de quatre pensionnaires. Toutes des jeunes femmes, Aurore, Nours, Jeanne et Diane sortent du tableau de groupe pour apparaître à tour de rôle à l’écran. Chacun de leur prénom est aussi le titre d’une des parties du film, et le cinéaste raconte que ce sont elles qui sont allées spontanément vers lui, pendant le tournage, pour garder une trace de leur passage à l’internat et de leurs liens. «J’ai presque été engagé comme un archiviste», s’amuse-t-il. La sœur d’une d’elle