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Libération
En compétition

Cannes 2024 : «Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde», en Roumanie profonde, de l’homophobie au kilo

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Dans le cadre somptueux du delta du Danube, soit à «Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde», Emanuel Parvu raconte, de manière parfois trop appuyée, le rejet par tout un village d’un jeune garçon surpris en train d’en embrasser un autre.
Adi (Ciprian Chiujdea), amoché après sa virée en boîte, face à sa mère (Laura Vasiliu). (Memento Distribution)
publié le 18 mai 2024 à 17h12

Rejoignant Cristian Mungiu, Radu Jude, Cristi Puiu dans le club des cinéastes roumains repérés par les grands festivals internationaux, Emanuel Parvu dont les deux premiers films sont sortis directement en vidéo (Meda ou le moins bon côté des choses et Mikado) se retrouve en compétition avec ce film prenant pour cadre les merveilleux paysages du delta du Danube en plein été mais pas pour nous envoyer du rêve ou le désir éperdu d’y passer nos prochaines vacances.

Le personnage principal, Adi, 17 ans, y séjourne pour passer quelques jours de repos chez ses parents mais il revient d’une soirée en boîte sérieusement tabassé. Deux garçons du voisinage l’ont vu embrasser un garçon, touriste de passage. La prise en charge par la police qui enquête emmène très vite à comprendre que la neutralité dans l’approche de l’agression cessera aussitôt que le flic, les parents, le témoin, le père des coupables se heurtent au motif des coups portés. Le fils pédé, c’est plus que cette communauté de pêcheurs, où l’église et le prêtre tiennent une place encore centrale, ne peut