Cet article a été initialement publié le 14 mai à l’occasion de la présentation de la première moitié du film au Festival de Cannes. Nous le republions pour sa sortie en salles.
Il faut l’étendue d’un livre (il existe d’ailleurs, Napoléon vu par Abel Gance aux Editions de la Table ronde) pour conter l’odyssée laborieuse et technique qui a permis d’achever la nouvelle restauration, et «recréation» du Napoléon d’Abel Gance dont on a découvert la première moitié à Cannes Classics, en pré-ouverture du 77e Festival de Cannes. La vingtième au bas mot depuis que les quelque 100 kilomètres de bobines en ont été dispersés et égarés mais bel et bien celle, assure le chercheur et cinéaste Georges Mourier, et avec lui tous ceux qui l’ont soutenue et financée (CNC, Cinémathèque française…) qui serait la plus proche de l’œuvre telle qu’envisagée par le cinéaste, la «grande version» longue de sept heures de 1927 hélas jamais montrée au public pour d’évidentes contraintes d’exploitation. Voici donc le Napoléon vu par Abel Gance au plus près de ce que le cinéaste français, emblématique de la première avant-garde, souhaitait nous en faire voir, et de vision il nous faut effectivement parler tant le film manifeste, par-delà sa légende de chef-d’œuvre primordial, le dessein de créer par le cinéma quelque chose qui s’approcherait en puissan